La Sainteté à portée de mains !
C’était le titre de la conférence proposée par le MCR 56 et c’est aussi ce que nous a dit le Père Georges-Henri PERES lors de son intervention en se référant à plusieurs reprises à l’exhortation apostolique du Pape François qui nous invite à être dans la Joie !
. Jeudi 20 février 2020 à Vannes, la salle 17 de l’espace Montcalm est remplie, en effet près de 120 personnes se pressent pour écouter le conférencier du jour invité par le Mouvement chrétien des retraités du diocèse de vannes (MCR 56).
. Une bien belle et très intéressante conférence dont vous trouverez ci-dessous l’essentiel de ce que j’ai entendu et retenu. Henri COUDRON
La sainteté ! : Inaccessible, réservée à quelques-uns ou au contraire un chemin à suivre et ouvert à toutes les personnes de bonne volonté ?
Il ne s’agit pas de brader les auréoles mais il est souhaitable de dédramatiser notre regard vis-à-vis de la sainteté.
Cette réflexion peut d’ailleurs être une bonne porte d’entrée au temps du carême qui va s’ouvrir dans quelques jours.
La sainteté appelle à la conversion, comme a pu le faire le bon larron à qui Jésus en croix a dit : « en vérité je te le dis, Aujourd’hui même, tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23, 43). Il n’existe pas de traité sur la sainteté mais elle nous demande simplement d’accepter la miséricorde du Christ, alors comment faire résonner en nous, au plus profond de nous-mêmes, cet appel à la sainteté ?
. Pour tenter d’y répondre Georges-Henri PERES construit son intervention en 3 points : 1) dégager des préjugés 2) comprendre ce qu’est la sainteté 3) se donner quelques critères pour atteindre l’objectif et vivre son chemin de sainteté.
1) Les Préjugés.
Ils sont nombreux, tenaces et trop souvent bloquants ! Il faut les gommer.
a) Ce n’est pas possible ! Je n’y arriverai pas, je n’en suis pas digne. Il faut quitter cette attitude et aussi quitter la littérature qui conduit à la désespérance, ce qui a été trop souvent le cas au cours du 20ème siècle. Souvent les grands saints fêtés dans notre église nous sont trop éloignés, inaccessibles et pourtant ces saints nous sont donnés pour être des exemples (Le détachement pour François d’Assise, la recherche, la soif de comprendre pour Augustin, la confiance pour la petite Thérèse) Retrouvons des sources d’espérer dans la fête de la Toussaint, celle qui célèbre la sainteté discrète, celle qui s’adresse à toutes et à tous.
b) Réservée à l’élite. La sainteté n’est pas prédestinée, n’est pas réservée à un petit nombre, il n’y a pas de « numérus clausus ». Point n’est besoin d’être un héros, c’est un chemin ouvert à tout le monde.
c) la Perfection. Certes Jésus nous appelle à être parfaits, mais notre condition humaine nous empêche d’être parfait en permanence. Nous devons toujours avancer – il y aura des tentations, des chutes, des reculs, suivis d’avancées et de nouveaux départs – ce n’est pas un état mais une dynamique qui me permet de tendre vers…le but que tout chrétien doit viser.
d) L’ennui. La sainteté contraint notre liberté, notre nature humaine, c’est ennuyeux ; elle oblige à rentrer dans une case bien définie et très austère. Là encore il faut enlever ce préjugé.
e) La souffrance La sainteté est trop souvent liée à la souffrance, à la croix de Jésus. Non les stigmates ne sont pas nécessaires, mais toute personne connaît des moments difficiles, subit des épreuves et c’est dans ce rapport à l’épreuve que peut se nourrir la sainteté. Sommes-nous prêts à les affronter, à les vivre et à les traverser, les surmonter avec le Christ ?
(Anecdote de Sainte Thérèse d’Avila : Roue du carrosse cassée et elle se casse le bras. Elle se retourne vers Dieu pour se plaindre et Dieu lui dit : c’est ainsi que je traite mes amis ! et Thérèse de répondre ce n’est pas étonnant que vous n’en avez pas beaucoup !)
f) L’Orgueil Ce serait vraiment orgueilleux de penser, encore davantage de dire : je veux être saint ! Encore une fois il faut redire que c’est une dynamique qui met en marche, un chemin à emprunter, un but à viser.
g) c’est pour le clergé. Les moines, les religieuses et les religieux, les prêtres oui pas moi… pauvre laïc ! Il faut être ordonné pur devenir saint ! Il est vrai que parmi tous les saints de l’église, les laïcs sont peu nombreux, mais ils existent ce qui prouve qu’ils n’en sont exclus !
2) QU’est-ce que la sainteté ?
. a) La sainteté est liée à notre baptême qui nous relie à Dieu. Potentiellement on en est capable. Saint Jean s’adresse aux saints et aux baptisés qui, par le baptême, sont restaurés dans la relation à Dieu.
. C’est un appel universel, un appel au bonheur, notre vie spirituelle relève toujours de la réponse que nous faisons à cet appel. Le cheminement est long, chaotique, difficile mais il peut être aussi joyeux, rempli de petits moments de bonheur telle qu’une vie simple de baptisé à la recherche de Dieu peut en procurer. Dieu m’appelle car il a le souci de tout Homme et il va m’aider.
. Le temps du carême (temps de prière, de jeûne et de conversion) est un excellent moment pour ce cheminement ; le carême m’invite et m’oblige à abandonner et à s’abandonner. La place, qu’ainsi je libère, peut être de la place pour Dieu, pour ma relation personnelle à Dieu. Ces efforts conduisent à la joie individuelle, à la joie collective à l’harmonie et au bonheur.
. Le But prévaut sur les moyens. Il faut restaurer l’image de Dieu en nous. Ce n’est pas se sentir parfait, c’est éprouver de l’harmonie avec Dieu. Exemple de Jésus et de la Samaritaine : Mais si tu savais le don de Dieu…
. b) c’est un long apprentissage de notre vie. C’est un pécheur qui se fait pardonner en faisant l’expérience de la miséricorde de Dieu. Nous sommes tous des pécheurs, sachons demander et accepter cette divine miséricorde dont Dieu déborde. Dans notre fragilité, soyons humbles et laissons entrer Dieu et son Grand Amour miséricordieux.
. Le saint n’est pas parfait, il n’est pas davantage passif, il coopère et avec le secours de Dieu, il fait fructifier ses talents, en alliant docilité, humilité et volonté d’agir, tout doit se conjuguer. (CF Jacques verset 17 : Si la foi ne produit pas les œuvres, elle meurt dans son coin…)
3) Quelques critères
Privilégier la sainteté de la vie quotidienne, celle des petites choses.
Tout d’abord un petit rappel sur les fruits de l’Esprit-Saint. Saint Paul le rappelle dans sa lettre aux Galates, ce sont :
. L’Amour.
. La Joie. Et notamment celle du cœur.
. La paix = c’est une sérénité profonde
. la Patience = savoir attendre que Dieu agisse en nous
. La Bonté la Bienveillance = c’est le contraire de la médisance, la capacité de s’émerveiller
. la Foi = confiance
. l’Humilité = modestie, savoir rendre à Dieu ce qui lui revient.
. La Maîtrise de soi.
(Note hors conférence, tirée du site CROIRE : Et puis il y a l’espérance, particulièrement précieuse aujourd’hui, me semble-t-il. L’Esprit grave dans notre cœur la certitude que Dieu accomplit son projet de salut pour l’humanité. Il nous permet alors de rebondir, par-delà nos échecs et nos difficultés.)
. Il faut tenter de s’ajuster à Dieu. Marie en est un très bon exemple. Voici quelques pistes:
– Vivre nos tentations humaines en les repoussant avec l’aide de Dieu (Jésus au désert fût tenté…)
– Glorifier le Christ : transfiguration…il est bon que nous soyons ici…
– Accepter le don de Dieu : passage de la Samaritaine…Si tu connaissais le Don de Dieu…
– Méditer L’aveugle-né : Qui a commis le péché ? Ce n’est pas le sens, mais il faut rendre gloire à Dieu de ses bienfaits et de sa miséricorde.
– S’identifier à la Résurrection de Lazare= nous sommes nous-aussi ressuscités avec le Christ.
. Prenons des critères simples pour vivre dans la joie car Dieu nous aime, nous accompagne. Le Christ est avec nous : Hier, aujourd’hui et demain. Dans l’apocalypse St Jean nous parle notamment de la multitude, ce que nous ne savons pas dénombrer…Alors pourquoi pas nous ?
.Enfin les figures de sainteté sont un moyen de contempler le Christ, une façon de vivre sa relation à Dieu, il faut une relation nourrie elle est première et personnelle selon son état, elle est exigeante et passe toujours par la Charité.
Notes recueillies par Henri COUDRON, le jeudi 20 février 2020, lors de la conférence donnée par Georges-Henri PERES.